samedi 7 février 2009

Les empreintes digitales

Les empreintes digitales sont les dermatoglyphes* des doigts. Elles sont formées par les crêtes, lignes en relief espacées entre elles d’environ un millimètre, et les sillons de la peau. La figure formée par ces crêtes dermo-épidermiques est appelée “dactylogramme”. Ce dernier se forme durant la période foetale.



Les caractéristiques des empreintes digitales

Pour que les empreintes soient exploitables par la police technique et scientifique, il est nécessaire d’en dégager, de façon méthodique, les éléments permettant de les distinguer. Sur une bonne image de dermatoglyphe, il existe une centaine de particularités individuelles. La qualité d’image de l’empreinte digitale peut varier selon la saleté, l’humidité ou la sécheresse de la peau du doigt, mais aussi si cette dernière est huileuse ou affligée d’une coupure.


Une empreinte est formée de cinq régions : une zone centrale ; une zone basale, vers le bas de la phalange ; deux zones marginales, sur les côtés ; et une zone distale (éloignée du centre de la phalange), vers l’ongle. La répartition de ces zones est à l’origine de la forme du dessin digital.



En outre, le centre de la figure doit être repéré de façon rigoureuse.

Exemples de centres de figures

Le delta est une autre caractéristique importante des empreintes digitales. Il se trouve à proximité du centre de la figure et est le point de confluence de trois groupes de crêtes.


Les crêtes peuvent aussi posséder des particularités : elles sont généralement régulières, mais elles peuvent aussi s’arrêter (arrêt de ligne) ou se dédoubler (bifurcation) de manière aléatoire. Ce sont des accidents de crêtes, ou “points caractéristiques des crêtes”.



Identification d'individus grâce aux empreintes digitales

Pour effectuer une identification certaine d’un individu à partir de ses empreintes afin que celle-ci ait une valeur jurdique, dix-sept éléments analogues, de même nature, de même forme, de même position et de même situation communs entre deux dessins digitaux comparés sont généralement nécessaires (voir annexe 3). Aucun point de dissemblance ne doit exister : la présence d'un seul point dactyloscopique différent empêche toute conclusion sur l'identification.


Il existe huit types de repères différents :

1. bifurcation : strie qui se sépare en deux, formant une fourche
2. éperon : bifurcation avec un côté plus court que l’autre
3. baguette : strie droite
4. enclos : strie qui forme une boucle
5. îlot : strie courte isolée
6. pont : strie courte reliant deux stries parallèles
7. point : strie ponctuelle
8. fin de pont : fin d’une strie.


Les probabilités de similitudes par hasard et de confusion sont pratiquement nulles.


Les caractéristiques des empreintes – et donc leur dessin digital - permettent de les classer selon trois formes fondamentales :
- les arcs : les crêtes vont toutes d’un bord à l’autre du doigt.


- les boucles (à gauche ou à droite) : les crêtes ont un trajet récurrent et reviennent au bord d’où elles sont parties.


- les tourbillons : les crêtes présentent un trajet plus ou moins spiralé et limité vers les bords.


L’élément principal n’est cependant pas la disposition des crêtes mais le nombre de deltas. Deux deltas correspondent à un tourbillon, un delta à une boucle et l’absence de deltas produit un arc. Il y a interdépendance entre la nature du dessin digital et le nombre de deltas.


Utilisation des empreintes digitales

L’étude des empreintes digitales, ou dactyloscopie*, fut longtemps le procédé privilégié d’identification des personnes et reste encore très utilisée. En effet, les empreintes constituent un moyen extrêmement fiable. Tout d’abord, elles sont immuables jusqu’à la putréfaction* : elles ne changent qu’en gardant les mêmes proportions et les même particularités au cours de la croissance ou lors du vieillissement,. D’autre part, elles sont inaltérables : les accidents comme les coupures ne changent que provisoirement les dessins digitaux. Enfin, elles sont uniques : chaque empreinte, y compris chez les vrais jumeaux –malgré le fait que leurs empreintes digitales soient très proches-, possède un ensemble de caractéristiques qui lui est propre. La probabilité pour que deux personnes aient la même empreinte digitale est très faible, même à l'échelle de la population humaine (plusieurs milliards d'individus). Ce facteur d’unicité est un outil biométrique très utile.



Signatures infalsifiables de chaque individu, les empreintes peuvent également témoigner du passage d’une personne dans un lieu donné, élément utilisé dans la police scientifique.


Détection, fixation et relèvement des empreintes digitales


Lorsque les doigts ont été tachés par des substances sébacées telles que sang, encre, graisse, saleté, ... ou quand ils ont fait pression sur des substances présentes sur la surface, comme des pigments ou d'autres substances colorées ou malléables comme la cire ou le fromage, ils laissent des traces perceptibles, éventuellement en relief, ayant la forme des crêtes. On parle d’empreintes “directes”. Mais seuls 10 % des empreintes retrouvées sont visibles en lumière naturelle. La plupart du temps, elles sont uniquement constituées par les sécrétions naturelles des pores de la peau (eau, graisses, acides aminés caractéristiques de la sécrétion eccrine*, sébum, ...) mélangées aux produits de desquamation de l’épiderme. Elles sont alors transparentes (ou “latentes”) et donc invisibles à l’œil nu. Des traitements ont été inventés pour les détecter, les fixer, les relever.

Pour les détecter, on utilise le crimescope. Il s’agit d’un LASER* lumineux qui émet, par l’intermédiaire de fibres optiques*, des longueurs d’ondes allant de l’infrarouge (IR) à l’ultraviolet (UV). Ainsi éclairées, les empreintes réfléchissent la lumière et deviennent visibles.

Pour les fixer, deux méthodes peuvent être utilisées. D’une part, les gestionnaires de scènes d’infraction (GSI) peuvent déposer au pinceau sur la surface à analyser une poudre spécifique (céruse*, oxyde d’aluminium, oxyde de cuivre ou poudre magnétique), dont les molécules possèdent une forte affinité avec celles des sécrétions. En se fixant sur ces dernières, la poudre révèle le dessin digital. La couleur de la poudre est choisie pour contraster avec le support. D’autre part, sur des supports tels que plastiques, verres, divers métaux, tissus et bois vernis, du cyanoacrylate de méthyle, un adhésif très puissant, peut être utilisé. A l’intérieur d’un caisson, on place l’objet à analyser, puis des vapeurs d’adhésif sont dégagées. Cet agent chimique va polymériser* la plupart des empreintes latentes. La polymérisation est déclenchée par la présence du cyanoacrylate qui provoque la formation d’amas de molécules entre elles. Résultat, les crêtes se transforment en un polymère blanc.

Quelle que soit la méthode utilisée, les GSI appliquent un ruban adhésif de transfert transparent sur l’empreinte mise en évidence, de manière à l’imprimer, puis ils collent le ruban sur une lamelle en verre.

Enfin, après avoir photographié l’empreinte, le cliché est téléchargé sur ordinateur. Un logiciel repère les coordonnées des fins de crêtes et des bifurcations, le niveau de précision pouvant aller jusqu’à 80 points. Les dessins digitaux sont gardés en mémoire et intégrés au FAED (voir annexe 3).


Les empreintes se conservent pendant des années sur la plupart des supports si ces derniers ne sont pas altérés par des agents tels que la pluie, l’humidité excessive ou le frottement avec d’autres objets.


Les empreintes digitales constituent donc un moyen efficace et relativement simple de faire avancer une enquête policière, et ce grâce à leurs particularités nombreuses et individuelles. Ces dernières permettent en effet d’identifier des individus par l’intermédiaire de la dactyloscopie. De plus, leur immuabilité, leur inaltérabilité et leur unicité leur confèrent une fiabilité très prisée dans le domaine policier.





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