dimanche 8 février 2009

Annexe 1 : Techniques de prélèvements

Nous savons que la police scientifique examine, analyse sous toutes les coutures des indices. Mais pour cela elle doit bien au préalable les récupérer sur la scène du crime. C’est aussi une grande partie du travail puisqu’il y a des règles précises à respecter et des précautions à prendre vis-à-vis de ces précieux prélèvements.

Avant les prélèvements :

Nous savons que nous laissons des traces de notre ADN partout où nous passons, c’est d’ailleurs grâce à ça que les scientifiques de la police peuvent faire des recoupements entre suspects et criminels. Il est donc bien évident que l’on ne doit rien toucher sur une scène de crime avant l’arrivée des experts, des différents départements de la police scientifique, au risque de polluer la scène en question avec notre propre ADN.

Les prélèvements :

Les experts arrivent! On est loin des talons hauts et jolis costumes vus dans les séries. En réalité le costume réside en une combinaison intégrale en plastique, une paire de gants et de couvre-chaussures. Ils peuvent alors prélever les échantillons, mais sans jamais risquer de polluer un seul indice! Pour cela ils ont à leur disposition des pinces, des grattoirs, etc, mais aussi des tamponnoirs. Très efficaces ces petites pastilles d’aluminium recouvertes d’un adhésif double face permet de récolter la moindre particule sans risques de la polluer car elles sont à usage unique et se rangent, une fois le prélèvement fait, dans des tubes hermétiques.

Plus précisément on distingue deux types de prélèvements:


- Les prélèvements conservatoires :
Ils sont effectués, idéalement après le crime sur le terrain, pendant une autopsie ou directement sur les suspects. Cela consiste à prendre quelques cheveux, curer les ongles, relever les empreintes digitales, conserver les vêtements et objets ensanglantés. Le but et de constituer un catalogue avec toutes les références biologiques des individus.


- Les prélèvements pour micro-analyse :
Il s'agit de récolter tous les indices qui vont être analysés rapidement pour identifier la victime et dater la mort. On va alors se concentrer sur les récoltes d'insectes nécrophages, les études dentaires, l'analyse des plaies, les données anthropométriques etc. Pour cela, les départements de la police scientifique possèdent des véhicules d'intervention équipés de tout le matériel nécessaires (pinces, tamponnoirs, réfrigérateur etc.).


Fiabilité des prélèvements ADN :

Le polymorphisme de chaque microsatellite est par lui-même très variable. Une version d'un même locus (ou allèle) peut avoir une fréquence comprise entre 5 et 20 % des individus. Un seul locus ne permet donc pas de désigner un individu précis . Il faut utiliser plusieurs loci.
En France et aux États-unis, on utilise couramment 13 loci (région de séquence répétée) pour une identification.
Dans le cadre d'une enquête judiciaire, si l'ADN d'un suspect correspond à l'ADN prélevé sur les lieux ou l'arme du crime, la probabilité que ce ne soit pas son ADN est de 1 chance sur 1000 (1 chance sur 500 que le suspect ait un jumeau puis 1 chance sur 2 que ce soit l'ADN du jumeau) . Néanmoins, la présence de l'ADN sur une preuve liée au crime ne peut que démontrer le fait que le suspect ait été en contact avec la preuve en question, et non pas la date de ce contact: un foulard utilisé pour étrangler quelqu'un par exemple, peut contenir les empreintes de quelqu'un qui l'aurait touché il y a plusieurs semaines.
Selon les pays différents systèmes d’identification ADN basés sur la répétition des microsatellites sont utilisés. En Amérique du Nord (USA, Canada), la norme CODIS est la plus utilisée, alors qu’en Angleterre, c’est le SGM+.En France, les empreintes génétiques sont rassemblées dans le Fichier National Automatisé des Empreintes Génétiques (FNAEG), destiné à l'origine à recueillir les empreintes des personnes condamnées pour pédophilie, mais dont l'usage s'est rapidement étendu à toutes sortes de délit, contenant en 2008 plus de 700 000 profils (soit près de 1% de la population française).
Mais de toute manière, plusieurs zones de microsatellites sont communes aux différentes normes utilisées, ce qui permet la compatibilité entre elles.




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